samedi 13 septembre 2014

Le shinrin-yoku


La nature est, pour les haïkistes, une source d’inspiration infinie. Au Japon, on appelle shinrin-yoku (« bain de forêt ») l’activité de détente qui consiste à marcher en forêt. Des études récentes suggèrent que les espaces verts ont un lien avec la santé : on observe une amélioration de l’état émotionnel chez les personnes stressées et un taux de mortalité moins élevé chez les personnes âgées qui demeurent près d’un espace vert. (1)

« Il semble que les bénéfices ne proviendraient pas uniquement de la tranquillité mais également des composés organiques volatils émis par les arbres. Ces phytoncides, ou huiles essentielles, auraient des propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires et même anticancérigènes.

Des études sont en cours afin de comprendre l’effet de ces substances. Néanmoins, une large analyse japonaise comprenant des participants de 24 communautés a déjà démontré que l’environnement de la forêt diminue les facteurs d’inflammation, la concentration en cortisol ainsi que la pression artérielle. » (2)

Selon Christophe André, les balades en forêt entraînent également d’autres bénéfices tels « une amélioration des réponses immunitaires dont l’effet persiste environ un mois après deux jours de balade. » (3)

L’arbre et la santé du coeur

L’arbre serait notre meilleur allié contre la pollution, puisqu’il purifie l’air. En effet, il capte le CO2 et donne de l’oxygène, en plus d’absorber le bruit. Dans Le Devoir du 31 mai – 1er juin 2014, le Dr François Reeves parle même de « quantification des risques » en matière de pollution et de santé : avec le taux de pollution d’une ville, celui de l’industrialisation de son alimentation et le degré de verdissement, on peut maintenant déterminer le taux de mortalité liée aux maladies cardiovasculaires. Auparavant, on pensait que seules l’hérédité et l’alimentation avaient une incidence sur ces maladies. On sait maintenant que la pollution de l’air entraîne l’oxydation de nos artères.

On estime qu’en augmentant le taux de verdissement de 25 %, dans une ville comme Montréal, tout en diminuant la pollution, en favorisant les énergies vertes et le transport actif, on réduirait de 25 à 75 % le taux de mortalité dû aux maladies cardiovasculaires.

Photo : © Roger Joannette

Références :
(1)   Stephen Vida, « Les espaces verts urbains et la santé », La Presse, 16 avril 2010. http://www.lapresse.ca/opinions/201004/16/01-4271221-les-espaces-verts-urbains-et-la-sante.php
(2)   Lise Gobeille, « L’arbre au cœur de notre santé », Le Devoir, 31 mai – 1er juin 2014, p. D6.
(3)   Christophe André, Et n’oublie pas d’être heureux, Paris, Odile Jacob, 2014, p. 225-226.
Pour en savoir plus : François Reeves, Planète Cœur. Santé cardiaque et environnement. Montréal, Éditions du CHU Sainte-Justine et Éditions MultiMondes, 2011.