mercredi 11 juin 2014

Le Prix Jocelyne-Villeneuve


Depuis 2012, Haiku Canada attribue chaque année le Prix Jocelyne-Villeneuve. J’ai eu le plaisir de mériter une mention honorable au concours 2014, dont voici les gagnants :

1er prixCéline Landry :

Odeur de cigare
dans les papiers de succession
oh daddy daddy

2e prix – Huguette Ducharme :

griffes refermées
l’aigle emporte au ciel
un peu de mer

3e prixLucia Iubu (Roumanie) :

Au rendez-vous
toutes les couleurs de l’automne
mon bien-aimé absent

Mentions honorables :

Matin glacial
En passant sur le pont
Je traverse un nuage

Claire Andrée Bourgeois


jupe fendue
à chacun de ses grands pas
un éblouissement

Michel Betting, France


main tendue
vers le téléphone
– mais elle n’est plus

Carole Bourdages


un champ de neige
sous le vent du Labrador
le harfang immobile

Louise Vachon


effleurements
souffle contre souffle
les yeux gourmands

Patrick Fetu, France


Seule la lumière
peut la toucher –
feuille dans la glace

Eduard Tara, Roumanie


guerre civile –
des violettes sauvages
entourent les obus

Lavana Kray, Roumanie

mercredi 4 juin 2014

Jocelyne Villeneuve

Jocelyne Villeneuve (1941-1998) est née à Val-d’Or (Québec) et a passé la majeure partie de sa vie à Sudbury (Ontario). Titulaire d’un baccalauréat en bibliothéconomie, elle travaille à l’Université Laurentienne de Sudbury. Un grave accident de la route la laisse paralysée. Elle réoriente sa vie vers l’écriture. C’est l’une des premières femmes à avoir publié des haïkus en français. Elle est l’auteure de trois recueils : La saison des papillons (Naaman, 1980), Feuilles volantes (Naaman, 1985), et Marigolds in Snow (Penumbra, 1993). Un recueil, Bagatelles, est demeuré inédit. Elle a également publié une douzaine d’ouvrages – poésie, contes, récits, nouvelles – entre 1977 et 1998.

Pique-nique. La fourmi
sur la nappe quadrillée disparaît
dans un carreau noir.

Le jour s’anime.
Sur le feu, l’eau qui bout
à petit bruit.

Le ciel dans l’eau,
Les poissons se faufilent
sous les nuages.

Couleurs de l’été
mêlées aux cris d’un enfant
qui n’est pas le mien…

J'entends la grive -
Derrière moi, les notes oubliées 
d'un autre été.

Le geai s'envole.
La branche où il était perché
continue de vibrer.

la lune de la faim
me regarde dormir
j'ai quarante ans

Fête du Travail
découverte au retour du chalet
le calendrier indique juin

jour d'hiver
un couple se partage
un seul sachet de thé

Références :