© Louise Vachon
La disposition du haïku sur trois lignes, la ponctuation, l’emploi de la majuscule, le nombre de syllabes requises dans un haïku, etc. font tous l’objet de conventions. Par exemple, le haïku, tel qu’on le conçoit dans les langues occidentales, comporte traditionnellement 17 syllabes. En japonais, on parle de 17 mores, qui sont des unités phonologiques. Le calcul des unités du poème ne se fait donc pas de la même manière d’une langue à l’autre. L’obligation d’un nombre déterminé de syllabes est ainsi remise en question. La traduction amplifie également la difficulté de conserver 17 syllabes.
Néanmoins, plusieurs poètes de haïku tiennent absolument à cette règle. Le danger est alors de conserver des mots inutiles, mais qui font le compte. Alors que certains haïkistes – ou haïjins en japonais – voient dans les 5-7-5 syllabes une contrainte et préfèrent la transgression en utilisant un modèle court-long-court, d’autres font valoir qu’on met ainsi sa créativité au défi en surmontant la difficulté. Toutefois, la brièveté du haïku sous-tend une règle d’or qui veut que chaque mot soit utile.
Dans les langues occidentales, le haïku est disposé sur trois lignes, alors qu’au Japon, les idéogrammes formant le haïku sont disposés traditionnellement sur une seule ligne verticale. Là encore, il s’agit d’une convention. Certains écrivent maintenant leurs haïkus sur une seule ligne ou encore disposent les lettres ou les mots d’une façon originale pour créer un calligramme.
L’usage de la ponctuation change également selon les époques. Alors que dans les recueils plus anciens, on remarque l’usage de la ponctuation et de la majuscule en début de haïku, la tendance maintenant est plutôt de minimiser, voire de bannir complètement l’usage de la ponctuation et de la majuscule en disposant le haïku de façon centrée et en éliminant l’alignement à gauche. Cette façon de faire ne crée pas vraiment de problème puisque la césure, le kireji, doit demeurer facile à déceler à la lecture du texte.
Exemple d’un haïku du début du XXe siècle :
Le convoi glisse déjà.
Adieu Notre-Dame !...
Oh !... La gare de Lyon !
Paul-Louis Couchoud, Albert Poncin et André Faure
Au fil de l’eau, juillet 1903.
Voici un haïku actuel, centré, sans majuscule, sans ponctuation :
sur le même banc
deux vieillards font silence
le parc est désert
Carol Lebel
dans le site Haïku sans frontières
Photo et texte : © Louise Vachon
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