vendredi 25 novembre 2011

Biscuits chinois

Dans l’esprit du haïku, quoique d'un genre différent, une parution récente aux Éditions du Passage, 6o biscuits chinois de Lew Yung-Chien. Cet artiste, né à Shanghai, est diplômé de l’École supérieure des arts modernes de Paris. Il enseigne le taï-chi à Montréal et se consacre également à divers arts tels que la calligraphie, la photographie, la peinture et la poterie. 6o biscuits chinois est un florilège de pensées positives inspirantes, agrémentées de dessins. Quelques exemples :

Le cycle de la vie est circulaire. Faut-il pour autant toujours tourner en rond ?

Dans la vie comme en photographie, il faut savoir saisir l’instant.

L’argent est comme l’eau salée : plus on s’y abreuve, plus on a soif.

Référence : 60 biscuits chinois. Montréal, Éditions du Passage, 2011. 128 p.

jeudi 17 novembre 2011

Novembre

Temps froid. La neige, sans doute pour bientôt.

matin glacial
dans ma poche mon cellulaire
tout chaud

Tiré de Hivernité, Éditions du Glaciel, 2010.

mercredi 9 novembre 2011

L'éveil est un saut en parachute hors du rêve

Ces mots sont ceux du poète suédois Tomas Tranströmer, né à Stockholm en 1931, prix Nobel de littérature 2011. Poète renommé, il a écrit une quinzaine de recueils et remporté plusieurs distinctions. Dans les années 50, il a été un ami proche du poète et haïkiste américain Robert Bly, ce qui l’a amené vers le haïku. En voici quelques-uns, extraits de La grande énigme, Ed. Le Castor Astral, 2004 :

Renne en plein soleil.
Les mouches cousent et cousent encore
son ombre sur le sol.

Mon bonheur s'amplifiait
et les grenouilles chantaient dans les
marais de Poméranie.

Sur une saillie rocheuse
on voit la fissure du mur des trolls.
Le rêve, un iceberg.

Les pensées sont à l'arrêt
comme les carreaux de faïence
de la cour du palais.

À lire : l’article de Roland Halbert dans la revue Ploc¡ d’octobre 2011.

mercredi 2 novembre 2011

Bashô, maître de haïku

D’où vient le célèbre haïku de Bashô, celui que tous les débutants connaissent?
vieil étang
une grenouille plonge
le bruit de l’eau

Bashô demeurait dans un ermitage et vivait comme un moine, tout en demeurant laïc. On raconte, dans Bashô, maître de haïku, de Hervé Collet et Cheng Wing Fun, que le maître zen Butcho et le disciple Rokuso Gohei lui rendirent un jour visite dans son ermitage au Bananier.

Sur le champ Rokuso Gohei demande à Bashô :
« Alors qu’en est-il de la Loi du Bouddha dans un jardin aussi calme, au milieu des herbes et des arbres? »
« Les grandes feuilles sont grandes, les petites feuilles sont petites », lui répond Bashô.
Maître Butcho intervient à son tour :
« Ces derniers temps, où en es-tu? »
« La dernière pluie a lavé la mousse verte. »
« Et qu’en est-il de la Loi du Bouddha avant même que la mousse ne se soit formée? »
Juste au moment où maître Butcho termine sa question, retentit le bruit de l’eau produit par le plongeon d’une grenouille dans l’étang tout proche.
« D’une grenouille qui plonge le bruit dans l’eau », répond Bashô. 

Le satori, l’éveil en quelque sorte, est affaire de méditation. Le poète traduira son expérience en mots.

Source : Hervé Collet et Cheng Wing Fun, Bashô, maître de haïku, Paris, Albin Michel, 2011, p. 30