vendredi 10 février 2012

Poésie brève : le cinquain

Le cinquain est un poème de 22 syllabes réparties sur cinq lignes. Cette forme de poésie brève est quelque peu semblable au haïku puisque le cinquain n’est pas rimé et que l’on se base sur le nombre de syllabes, parfois de mots, pour déterminer la longueur du poème : 2-4-6-8-2 syllabes, ou encore 1-2-3-4-1 mots. Tout comme le haïku, le cinquain met en valeur des éléments concrets. Au contraire du haïku ou du tanka, cependant, il ne comporte pas de césure et le genre autorise des vers plus liés.

C’est la poétesse Adelaide Crapsey (États-Unis, 1878-1914) qui, inspirée par la lecture de haïkus et de tankas, au début du XXe siècle, a développé cette forme américaine de poésie brève. Décédée à 36 ans, Adelaide Crapsey n’a pu, toutefois, explorer ce genre plus en profondeur et ses poèmes ont été publiés à titre posthume.

Voici un cinquain d’Adelaide Crapsey, intitulé « Triad » :
  
These be
Three silent things:
The falling snow... the hour
Before the dawn... the mouth of one
Just dead.


Lisez ici d’autres cinquains d’Adelaide Crapsey.
La pratique du cinquain demeure marginale dans la poésie contemporaine et surtout concentrée, semble-t-il, aux États-Unis. Il s’agit donc d’une forme qui demeure ouverte à l’exploration.

En français, on retrouve le quintil, entre autres chez plusieurs poètes, tels Joachim du Bellay, Victor Hugo et Guillaume Apollinaire, mais, en raison de l’époque et des sujets traités, le quintil est quelque peu différent du cinquain tel qu’élaboré par Adelaide Crapsey.

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