L’esprit du
haïku, selon l’école Shômon de Bashô,
c’est aussi karumi. Cette
caractéristique est définie comme étant la légèreté du poème, voire l’humour
qui se dégage de l’ensemble et qui allège l’atmosphère du texte. Nous sommes
donc loin, ici, du jugement ou de la morale, qui n’ont pas leur place dans le
haïku. Nous sommes loin également des réflexions, des aphorismes, des
proverbes. À cette légèreté se greffe souvent l’âme du haïku.
On peut
noter aussi que les haïkus classiques japonais sont caractérisés par la
légèreté et l’humour pas exclusivement, mais souvent dans les haïkus de
printemps et d’été, à une époque où l’automne et l’hiver sont particulièrement
éprouvants et sources d’inquiétudes de toutes sortes.
Des
exemples :
Ce printemps dans
ma cabane –
absolument rien
absolument tout!
Yamaguchi Sodô
Ce matin
le soleil a
jailli
d’une tête de
sardine!
Yosa Buson
En ce monde
flottant
devenez bonze en
chef
et vous ferez la
sieste!
Natsume Sôseki
Par cette bouche
qui a croqué une
puce
je chante le
Bouddha
Kobayashi Issa
J’éternue –
et je ne vois
plus
l’alouette!
Yokoi Yayû
Références :
Bashô, Seigneur ermite. L’intégrale des haïkus,
La table ronde, 2012.
Haïku – Anthologie du poème court japonais. Présentation, choix et traduction
de Corinne Atlan et Zéno Bianu. Gallimard, 2002.
William J.
Higginson, The Haiku Handbook, Tokyo,
Kodansha International, 1985.
Texte et photo : © Louise Vachon
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