Le fûryû est une autre qualité du haïku,
selon l’école de Bashô, qui désigne l’élégance, le raffinement, la beauté.
Cette idée est présente dans tous les arts japonais. Qu’on pense à l’ikebana, à la cérémonie du thé, à l’ukiyo-e (mouvement artistique
comprenant la peinture et les estampes japonaises) et, bien sûr, au haïku. Car
n’est-ce pas dans l’essence même du haïku que d’être élégant et raffiné?
On raconte
que le fûryû était l’une des bases du
code moral du samouraï, le bushido.
L’éducation du sage et celle du guerrier se rejoignaient ainsi, la formation du
corps et de l’esprit devant aller de pair.
On peut
apprécier l’élégance, la beauté, le raffinement dans les haïkus suivants :
Vieil étang
une grenouille plonge
le bruit de l’eau
Bashô
Sur le sable du rivage
à chaque trace de pas
le printemps s’allonge
Shiki
Douceur du printemps –
aux confins des choses
la couleur du ciel
Dakotsu
À la surface de l’eau
des sillons de soie –
pluie de printemps
Ryôkan
Sous les fleurs d’un monde flottant
avec mon riz brun
et mon saké blanc
Bashô
Photo : © Louise Vachon
Références :
Bashô, Seigneur ermite. L’intégrale des haïkus,
La table ronde, 2012.
H. E.
Davey, The Japanese Way of the Artist :
Living the Japanese Arts & Ways, Brush Meditation, The Japanese Way of the
Flower, Stone Bridge Press, 2012.
Haïku – Anthologie du poème court japonais. Présentation, choix et traduction
de Corinne Atlan et Zéno Bianu. Gallimard, 2002.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire