samedi 26 mars 2011

L'esprit du haïku souffle où il veut

«C’est pas parce que je suis un vieux pommier que je donne des vieilles pommes.»  Félix Leclerc, Rêves à vendre, Nouvelles éditions de l’Arc, 1984.
Le poète québécois Félix Leclerc (1914-1988) n’a pas été reconnu comme étant un haïkiste. Toutefois, ses poèmes et ses pensées rassemblés dans ses différents carnets*  traduisent parfois cette parole unique, cet esprit du haïku. À titre d’exemple :

Première neige cette nuit
Mais la trace de tes petits pas est absente.
Ce temps-là est loin !

Avec sa machine invisible
avril fait fondre vingt pieds de neige
et fait éclore mille perce-neige

Toute circulation aérienne interdite ce matin
à cause de la brume.
J’ai vu passer un moineau.

Quelle solitude
dans la lettre qu’écrit à ses parents
le pensionnaire de dix ans !
____
* Le Calepin d’un flâneur, Fides, 1961.
Le Petit Livre bleu de Félix ou le Nouveau Calepin du même flâneur, Nouvelles éditions de l’Arc, 1978.
Rêves à vendre ou Troisième calepin du même flâneur,  Nouvelles éditions de l’Arc, 1984.
Dernier calepin, Nouvelles éditions de l’Arc, 1988.

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