Antonio Machado (1875-1939), poète espagnol, publie dès 1901 dans un journal littéraire et fait paraître son premier recueil, Soledades (Solitudes), en 1903. Il fait partie du mouvement artistique de la fin du XIXe siècle, la « Génération de 98 » qui essaie de revitaliser la production culturelle espagnole en la renouvelant. Il fait carrière aussi comme professeur de français à Soria puis à Ségovie. Dans la foulée de la guerre civile d’Espagne, engagé pour la cause de la république démocratique, il est contraint de fuir vers la France. Il mourra d’épuisement sur la route de l’exil, à Collioure, en 1939.
Les adeptes de longue randonnée connaissent déjà l’extrait d’un poème d’Antonio Machado qui dit :
Caminante no hay camino,
Se hace camino al andar.
Marcheur, il n’y a pas de chemin,
Le chemin se fait en marchant.
Antonio Machado pratique le haïku dans un style bien personnel qui lui
apparaît propre à atteindre l’essentiel, l’absolu de la parole poétique :
Tus sendas de cabras
y tus madroñeras,
Córdoba serrana!
y tus madroñeras,
Córdoba serrana!
Tes chemins de chèvres
et tes madroñeras (peuplements d’arbustes de la famille des éricacées)
Montagnes de Cordoue!
La primavera ha venido.
¡Aleluyas blancas
de los zarzales floridos!
¡Aleluyas blancas
de los zarzales floridos!
Le printemps est arrivé.
Blanches alléluias
Des ronces fleuries!
Junto al agua negra.
Olor de mar y jazmines.
Noche malagueña.
Près de l’eau noire.
Odeur de mer et de jasmin.
Nuit de Malaga.
La cigüeña absorta,
sobre su nido de ramas,
mirando la tarde roja.
La cigogne absorbée,
sur son nid de branches,
regardant le soir rouge.
En mi soledad
he visto cosas muy claras
que no son verdad.
Dans ma solitude
j’ai vu des choses très claires
qui ne sont pas vraies.
Gemme bcp cette adaptation.
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