jeudi 5 novembre 2015

Une réflexion de Jack Kerouac sur le haïku


« Dans ce pays, on peut comprendre toute la parfaite beauté des haï-kaï que nous ont légués les poètes d’Extrême-Orient. Ces gens ne se laissaient pas enivrer par la nature; ils gardaient toute la fraîcheur d’esprit des enfants. Ils décrivaient ce qu’ils voyaient sans artifice ni procédés. (…) Un véritable haï-kaï doit être simple comme la soupe (en anglais, Kerouac dit : « as simple as porridge ») et cependant avoir la saveur de la réalité. Le plus beau des haï-kaï est probablement celui-ci :


Le moineau sautille sur la terrasse,
Il a les pattes mouillées.

C’est un poème de Shiki. On voit les traces des petites pattes mouillées avec les yeux de l’imagination. Et cependant, dans ces quelques mots, il y a aussi la pluie qui est tombée ce jour-là. On sent presque le parfum des aiguilles de pin humides. »


Référence : Jack Kerouac, Les clochards célestes (The Dharma Bums). Paris, Gallimard, 1963. Collection Folio 565, p.  94-95.

3 commentaires:

  1. Merci, c'est une belle suggestion de lecture. Je vais le trouver et le lire ce livre de Kirouac.

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  2. Un beau titre poétique qui donne envie d'ouvrir le livre !
    Si cela vous dit ... Mon nouveau blog : haiku-tanka des Saisons Humaines

    Amicalement

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